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Daniel Boulanger
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Daniel Boulanger (1922-2014)

Daniel Boulanger fut romancier, nouvelliste, scénariste et poète. L'auteur de Vessies et lanternes et de Fouette, cocher ! a remis le genre de la nouvelle à l'honneur dans les années 1970, et fut le premier lauréat du Prix Goncourt de la Nouvelle et du Prix de la Nouvelle décerné par l'Académie française.

› Œuvres de Daniel Boulanger aux Éditions Gallimard

Les jours
Retouches

Daniel Boulanger par Jacques Robert. © Éditions Gallimard

Daniel Boulanger
par Jacques Robert.

Né à Compiègne en 1922, Daniel Boulanger publie ses premiers romans à La Table Ronde (La Rue froide, 1958) et aux Éditions de Minuit (L’Ombre, 1959 ; Le Gouverneur polygame, 1960).
Il est l’auteur, chez Gallimard, de romans, de récits et de recueils poétiques, les fameuses « retouches », dont le premier recueil éponyme, paru en 1969, est récompensé par le prix Max-Jacob l'année suivante. Daniel Boulanger compose surtout des nouvelles, un genre qu'il remet à l'honneur et qui lui apporte la reconnaissance : c’est à lui que les deux Académies, française et Goncourt, décernent en premier lieu le prix qu’elles fondent pour cet art : le Prix de la Nouvelle de l'Académie française en 1971 pour Vessies et lanternes, et le Prix Goncourt de la Nouvelle en 1974 pour Fouette, cocher !

Daniel Boulanger, Fouette, cocher !, Gallimard, 1973.

Fouette, cocher !, Goncourt
de la Nouvelle 1974.

Daniel Boulanger écrit également pour le théâtre et le cinéma, en tant que scénariste et dialoguiste auprès, notamment, de Philippe de Broca (Cartouche, 1962 ; L’Homme de Rio, 1964 ; Le Diable par la queue, 1969), José Giovanni (Deux hommes dans la ville, 1973), Claude Bernard-Aubert (L’Affaire Dominici, 1973), Claude Chabrol (Le Cheval d’orgueil, 1980). Proche de la Nouvelle vague, il a tourné avec Godard (À bout de souffle, 1960) et Truffaut (Tirez sur le pianiste, 1960 ; La Mariée était en noir, 1968).
Son œuvre littéraire a été couronnée par le prix Pierre-de-Monaco en 1979. En 1983, l’Académie Goncourt l’appelle à siéger parmi les Dix ; il fera partie du jury jusqu’en 2008. Daniel Boulanger s’est éteint le 27 octobre 2014 à l’âge de 92 ans.

Daniel Boulanger a publié...

Aux Éditions Gallimard

Romans et récits

› L'Autre rive, 1977. Repris dans « L'Imaginaire» en 1988
› Miroir d'Ici (L'Ombre), 1978
› Le Gouverneur polygame, 1979
› La Dame de cœur, 1979. Repris en « Folio » en 1989
› Connaissez-vous Maronne !, 1981. Repris en « Folio » en 1986
› La Rose et le reflet, « L'Imaginaire », 1986
› Jules Bouc, 1987. Repris en « Folio » en 1992
› Mes Coquins, 1990. Repris en « Folio » en 1992
› La Confession d'Omer, 1990. Repris en « Folio » en 1993
› Un été à la diable, 1992. Repris en « Folio » en 1994
› Ursacq, 1993. Repris en « Folio » en 1995
› Le Retable Wasserfall, 1993. Repris en « Folio » en 1999
› Caporal supérieur, 1995. Repris en « Folio » en 1997
› Le Miroitier, 1996. Repris en « Folio » en 2001
› Tombeau d'Héraldine, 1997. Repris en « Folio » en 2005
› Talbard, 1998. Repris en « Folio » en 2003

Nouvelles

Daniel Boulanger, Vessies et lanternes, Gallimard, 1971.

Vessies et lanternes,
Prix de la Nouvelle
de l'Académie
française 1971

› Mémoire de la ville, 1970. Repris dans « L'Imaginaire » en 1991
› Vessies et lanternes, 1971. Repris en « Folio » en 1987
› La Barque amirale, 1972
› Fouette, cocher !, 1973. Repris en « Folio » en 1980
› Les Princes du quartier bas, 1974
› L'Enfant de bohème, 1978. Repris en « Folio » en 1990
› Un arbre dans Babylone, 1979. Repris en « Folio » en 1993
› Le Chant du coq, 1980. Repris dans « L'Imaginaire » en 1989
› Table d'hôte, 1982. Repris en « Folio » en 1986
› Les Jeux du tour de ville, 1984. Repris en « Folio » en 1995
› Les Noces du merle, 1985. Repris en « Folio » en 1996
› Nouvelles en quatre volumes, 1999-2003

Théâtre

› C'est à quel sujet ! suivi du Roi Fanny, 1984
› À la Belle Étoile — À votre service — Le beau voyage, 1985
› Coup de lune — La Partie de cartes — Le Voyage de noces, 1986
› La Toison d'or — Le Paradis, 1987
› La Reine Fracasse suivi du Jardin, 1995

Daniel Boulanger, Intailles. Retouches, « Poésie/Gallimard », 1991

Intailles, 1991

Poésie

› Retouches, 1969. Repris en « Poésie/Gallimard » en 1988
› Tchadiennes, 1969. Repris en « Poésie/Gallimard » en 1989
› Les Dessous du ciel, 1973. Repris en « Poésie/Gallimard » en 1997
› Tirelire, 1976
› Œillades, 1979
› Volière, 1980
› Hôtel de l'image, 1982. Repris en « Poésie/Gallimard » en 1994
› Drageoir, 1984. Repris en « Poésie/Gallimard » en 1994
› Lucarnes, 1984
› Intailles, 1986. Repris en « Poésie/Gallimard » en 1991
› À la marelle, 1987
› Carillon, 1988
› Le Porte-œufs, 1989
› Automnales, 1992
› À la courte paille, 1993
› Étiquettes, 1993
› Sous-main, 1995
› Taciturnes, 1996
› De laine et soie, 1997

Aux Éditions de La Table Ronde

Romans

› La Rue froide, 1958
› La Porte noire, « Vermillon », 1961. Repris en « Folio » en 1981
› Le Téméraire, « Vermillon », 1962. Repris en « Folio » en 1984

Nouvelles

› L'Été des femmes, 1964. Repris chez Gallimard en 1985

Aux Éditions Gallimard Jeunesse

Daniel Boulanger, Le Vent du large. Illustrations de Roger Blachon, Gallimard Jeunesse, 1980 (« Enfantimages »)

Le Vent du large illustré
par Roger Blanchon, 1980

› La Poule a trouvé un clairon. Illustrations de Danièle Bour, « Enfantimages », 1978
› Le Vent du large. Illustrations de Roger Blachon, « Enfantimages », 1980
› Le Chat m'a dit son histoire. Illustrations de › Sophie Kniffke, « Folio Benjamin », 1981

« Très tôt je m’aperçus que les lettres d'amour que j'envoyais se ressemblaient toutes : demande, attente, merci, nouvel appel, et que les réponses que l'on y faisait avaient le même tour. J'abrégeai donc, je contournai les évidences et ne parlai plus que du décor qui m'entourait, de l'image ou de l'idée qui me tourmentait autant que mon corps, mais je trouvai mes descriptions trop longues et mes cachettes bien théâtrales. Comme j'avais le temps je me suis mis à les réduire et dénuder, à regarder de biais ou par-dessous les villes, les êtres, mes sentiments, tout ce qui me tombait sous la main, à les concentrer en poèmes, c'est-à-dire en chambres fortes, à faire en quelque sorte que le destinataire de ces mots eût à les forcer, à les prendre et reprendre. Je les appelai retouches. »
Daniel Boulanger, 1988

Daniel Boulanger, Retouches, «Poésie/Gallimard », 1988

Retouches, Prix Max-Jacob 1970

Daniel Boulanger par Alain Bosquet, novembre 1976

Daniel Boulanger, Tirelire, Gallimard, 1976

Tirelire, 1976.

Le premier volume des « retouches », de Daniel Boulanger, avait paru en 1969. Ces redéfinitions aberrantes des concepts et des lieux communs qui nous guident prenaient alors la forme de courtes proses, de récits lapidaires, d'aphorismes. On y trouvait un Max Jacob terrorisé par sa malice, un Malcolm de Chazal perdu dans les méandres de la métaphysique imaginaire, un Cioran attendri par sa propre férocité, un Benjamin Péret tout content de scier l'échelle des fausses valeurs. Au demeurant, c'est peut-être une sorte de Jules Renard modernisé qui sortait vainqueur de cette prise de température de nos simulacres.
Les textes de Tirelire sont également des « retouches », mais cette fois Daniel Boulanger en fait de courts poèmes. Cette conversion au lyrisme rend ses audaces plus tendres, comme s'il entendait non plus fustiger nos habitudes, mais en guetter plus magnanimement un possible mystère. La satire se transforme en chasse à l'inconnu, comme dans cette Retouche à Dieu :

Traqué dans le roman que l'on invente,
il vous répond au détour d'une rue
de l'autre côté du décor
alors qu'on ne l'attendait plus
et les mots qu'il dit ont une charge vénéneuse.

La belle cruauté de Daniel Boulanger finit toujours par surgir comme un rat dans un festin mondain

RETOUCHE A L'INCOMPRÉHENSION

Celui qui se croit mort
laisse les souvenirs dans une boîte
en évidence sur la commode du couloir
il sort et va tuer.

Ce lyrisme des complexes psychanalytiques pourrait être le seul aujourd'hui, chez nous, qui tienne à garder ses distances : il exerce des ravages moralisateurs.

Alain Bosquet, « Tirelire par Daniel Boulanger », dans La NRF n° 287, novembre 1976, pp. 92-93

En librairie

› À la marelle , 1987
› Carillon , 1988
› Le Porte-œufs , 1989
› Automnales , 1992
› À la courte paille , 1993
› Étiquettes , 1993
› Sous-main , 1995
› Taciturnes , 1996
› De laine et soie , 1997