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Collection Le Temps des images

« Le Temps des images » est une collection d'histoire consacrée à l'analyse du patrimoine iconographique et des pratiques ou des représentations collectives qui s'y rattachent, sans préjugé d'époque ni de lieu. Abondamment illustrées, en noir et en couleurs, les monographies qui y sont publiées s'attachent à scruter le sens des figures qui nous sont léguées par ces images, « unités symboliques fondamentales de l'activité humaine » (Belting). La collection est pluridisciplinaire, invitant historiens, historiens de l'art, iconographes, théoriciens de l'image et anthropologues à réfléchir sur les singularités et les apports du matériel iconique ; ce faisant, elle confirme aussi le rôle dévolu aux sciences sociales dans l'interrogation des œuvres d'art.

Création : 1996
Nombre de volumes parus : 20
Nombre d'auteurs édités : 15 (hors collectif)
Ventes depuis parution : 32 000 ex.
Meilleure vente : Françoise Frontisi-Ducroux, François Lissarrague, Paul Veyne. Les Mystères du gynécée (1998) : 4 600 ex.

Le premier titre :
Michelle Vovelle. Les Âmes du purgatoire ou le travail du deuil (23 avril 1996)

Toutes les parutions

« Ayons l'imprudence d'avancer que nous croyons que les sources iconographiques, considérées dans l'optique de l'histoire des mentalités, apportent plus qu'une illustration ou un commentaire figuré à ce que disent les textes, porteuses qu'elles sont d'un discours sinon autonome, du moins spécifique, et qui a sa dynamique propre. L'image en dit souvent plus que l'écrit, il arrive qu'elle parle quand le texte se tait. » (Michel Vovelle, Les Âmes du purgatoire, « Le Temps des images », 1996)

D'hier à aujourd'hui

Créée en 1998, « Le Temps des image », placée sous la responsabilité éditoriale de Colline Faure-Poirée – par ailleurs directrice de la marque Giboulées et de la collection « Haute enfance » –, est dirigée par deux historiens, Jean-Claude Schmitt et François Lissarrague. De fait, le catalogue de la collection est très lié aux groupes de recherche animés ou côtoyés par ses deux directeurs scientifiques de renom.
Jean-Claude Schmitt, archiviste-paléographe et docteur en histoire, est directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) depuis 1983 et directeur du Groupe d'anthropologie historique de l'Occident médiéval (GAHOM) ; il préside aujourd'hui le conseil scientifique de l'Institut national du patrimoine. Ses principaux domaines de recherche concernent l'histoire des images et des représentations dans la civilisation occidentale du Moyen Âge. François Lissarrague, antiquisant, est également directeur d'études à l'EHESS, où il anime et co-dirige plusieurs séminaires. Parmi ses confrères, on retrouve plusieurs auteurs de la collection : Georges Didi-Huberman, lui-même attaché à l'EHESS et auteur de nombreux ouvrages sur l'histoire et la théorie des images (chez Minuit), Françoise Frontisi-Ducroux, sous-directeur au Collège de France, ou encore Éric Michaud. Au vrai, l'EHESS et le Collège de France forment bien le creuset scientifique de la collection qui, au-delà du seul public érudit, rend compte des travaux qui y sont menés et des échanges intellectuels dont ils sont la scène. Hans Belting, Michael Camille ou Bogumil Jewsiewicki comptent parmi les enseignants de réputation internationale invités dans ces deux établissements.

Du point de vue des publications entreprises par Gallimard au sein de ses différentes collections d'histoire et de sciences humaines, « Le Temps des images » prolonge, au plus près de la recherche universitaire, des pistes d'études ouvertes par les maîtres de l'histoire des représentations et de ses expressions non écrites. Le premier titre de la collection est à cet égard plus que significatif : il s'agit des Âmes du purgatoire de Michel Vovelle, professeur émérite de l'Université de Paris-I, qui confiait à Pierre Nora quatorze ans plus tôt l'édition de son ouvrage majeur sur La Mort et l'Occident.
Quelle que soit la part qu'y tiennent les illustrations, traitées in-texte ou en planches, la collection n'a pas vocation à publier de simples albums d'images. Les auteurs y font œuvre d'historiens ou de théoriciens, dussent-ils parfois « désenchanter » les figures qui nous sidèrent. Ainsi de cette célèbre fresque de Pompéi de la « villa (dite) des mystère », que Paul Veyne nous invite à ne plus considérer comme une initiation aux Mystères dionysiaques mais comme un simple matin de noces au gynécée.
Si l'Antiquité et l'Occident médiéval sont les périodes les plus interrogées par la collection, marque de la direction bicéphale de la collection, elle ouvre pourtant des perspectives de plus grande ampleur diachronique. Confirmation que la perspective anthropologique propose une vision ouverte des images, « qui met au jour des correspondances dans le temps et l'espace, révèle des affinités inaperçues entre les productions iconiques les plus anciennes du genre humain et celles qu'on s'est peut-être empressé trop vite de dire "nouvelles" » (Belting).

Brèves

  • Si le format de la collection est resté identique depuis 1998, la maquette de couverture, d'abord signée par Polymago, a fait l'objet de plusieurs réformes. Elle privilégie aujourd'hui une couverture illustrée pleine page, au vernis mat, dans une composition moins signalétique. De même pour la maquette intérieure, simplifiée, mais conservant ses marges généreuses et son illustration nombreuse.
  • Jacques Le Goff a contribué à l'édition du manuscrit latin 1246 de la Bibliothèque nationale de France, paru dans « Le Temps des images » sous le titre Le Sacre royal à l'époque de Saint Louis.
  • Jean-Claude Schmitt et François Lissarrague ont donné à leur propre collection, le premier un recueil d'article (1977-2000) sur la culture médiévale des images, le second un ouvrage collectif sur la « Villa des mystères » de Pompéi.

Les époques du  « Temps des images   »    

Antiquité : L'Homme-cerf et la femme-araignée de Françoise Frontisi-Ducroux – Les Mystère du gynécée de Françoise Frontisi-Ducroux, François Lissarrague et Paul Veyne – Le Corps des images de Jean-Claude Schmitt.
Occident médiéval : Le Sein du père de Jérôme Baschet – Parades et parures. L'invention du corps de mode à la fin du Moyen Âge d'Odile Blanc – Images dans les marges. Aux limites de l'art médiéval de Michael Camille – Le Sacre royal à l'époque de Saint Louis.
Époque moderne : La Naissance de l'acteur moderne. L'acteur et son portrait au XVIIIe siècle de Maria Ines Aliverti – Florence et Bagdad de Hans Belting – Ouvrir Vénus de Georges Didi-Huberman.

Époque contemporaine et temps présent : Mami Wata. La Peinture urbaine au Congo de Bogumil Jewsiewicki – Un art de l'éternité d'Éric Michaud – Les Figures de la guerre. Représentations et sensibilités (1839-1996) d'Hélène Puiseux.
Longue durée : Les Vierges miraculeuses de Marlène Albert-Llorca – Pour une anthropologie des images et La Vraie image de Hans Belting – Mythes grecs au figuré – Ève et Pandora L'Image ouverte de Georges Didi-Huberman.– Les Âmes du purgatoire de Michel Vovelle.

 Où enseignent-ils ? Où travaillent-ils ?

Principaux établissements de rattachement des auteurs de la collection :
Collège de France : Françoise Frontisi-Ducroux, Jean-Pierre Vernant (professeur honoraire, chaire d'étude comparée des religions antiques 1975-1984), Paul Veyne (professeur honoraire, chaire d'histoire de Rome 1975-1999)
École des hautes études en sciences sociales : Jérôme Baschet, François Lissarrague, Éric Michaud, Jean-Claude Schmitt
École pratique des hautes études : Hélène Puiseux, Stella Georgoudi (Sciences religieuses)
Hochschule für Gestaltung de Karlsruhe : Hans Belting
Institut d'histoire du livre (ENSSIB) : Odile Blanc

Universidad Autónoma de Chiapas (San Cristóbal de las Casas) : Jérôme Baschet
Université de Laval (Canada), département d'histoire (Chercheur au CELAT) : Bogumil Jewsewicki
Université de Paris-I : Michel Vovelle (professeur émérite)
Université de Pise, Département d'histoire de l'art : Maria Ines Aliverti
Université Toulouse Le Mirail, Département de sociologie (centre d'anthropologie) : Marlène Albert-Llorca
University of Chicago : Michael Camille (1958-2002)

Informations commerciales

Formats : 165 x 210 mm.
Nombre de titres disponibles : 20
Nombre de nouveautés dans l'année : 2
Prix de vente moyen : 30,65 €
Les 5 meilleures ventes du fonds :
Françoise Frontisi-Ducroux, François Lissarrague, Paul Veyne. Les Mystères du gynécée (1998).
Georges Didi-Huberman. Ouvrir Vénus (1999)
Les Mythes grecs au figuré (1996)
Hans Belting. Pour une anthropologie des images (2004)
Jean-Claude Schmitt. Le Corps des images (2002)

Les données concernant les ventes, les prix publics (TTC) et les réimpressions sont représentatives des quatre dernières années.

© Éditions Gallimard