Le décor de ce roman est une crise.
Nous sommes à Cuba, en janvier 1959, quelques jours avant l'entrée des troupes rebelles de Fidel Castro à La Havane.
Mais cet épisode de l'histoire contemporaine ne joue ici qu'un rôle de catalyseur : c'est la révolution qui permet à une gamine de dix-sept ans de se deviner et d'exister.
Juliette, enfant de bistrot devenue jeune fille au pair dans une famille de diplomates, se trouve brutalement confrontée à des événements qu'elle exploitera avec une lucidité déconcertante.
En une semaine, Juliette amassera une fortune, elle connaîtra aussi l'euphorie, la déception, un truand, un ambassadeur, des journalistes, des miliciens, un peintre milliardaire, des rebelles et un vieux fou délicieux qui lui permettra de découvrir la morale et l'amour.
L'envie de posséder est un phénomène courant. Mais la possibilité de posséder, beaucoup et très vite, est un signe d'aujourd'hui.
Les jeunes savent vivre à toute allure. Et Juliette n'est pas une exception. Elle existe à des milliers, peut-être à des millions d'exemplaires. Combien de gamines, comme elle, rêvent de sortir de leur condition, de s'élever. Là se trouvent les racines d'un bouleversement social, de cette poussée vers le haut qui est l'une des caractéristiques de notre époque.