Si grands romanciers qu'ils soient devenus, Anne et Serge Golon n'ont pas oublié leurs expériences africaines. En sa qualité d'ingénieur prospecteur, Serge a été amené à parcourir toute l'Afrique centrale et notamment le Congo Belge. Si les époux Golon ont souvent chassé, ils n'ont jamais tué une bête pour le plaisir de tuer. Toutes les fois qu'ils ont pu, ils se sont approchés des bêtes dites sauvages, seuls et sans armes, pour les observer en liberté.
Le cœur des bêtes sauvages est le récit de ces rencontres avec des animaux dont les mœurs nous paraissent particulièrement émouvantes et belles. Vous ne pourrez pas ne pas sourire à l'évocation des jeux d'une gazelle et d'une grue couronnée qui s'étaient prises l'une pour l'autre d'une grande amitié. Vous aurez la larme à l'œil en apprenant qu'un bébé gorille, élevé au biberon par les auteurs, est mort de chagrin quand il s'est cru abandonné pour de bon. Vous ne pourrez pas refuser toute sympathie aux serpents dont on nous parle et même aux caïmans, aux rhinocéros.
Il faut féliciter Anne et Serge Golon de savoir nous parler des bêtes, de toutes les bêtes, sans préjugés. Ils leur reconnaissent du cœur et à la plupart ils ont voué ce qu'on peut appeler – sans exagération – de l'estime.