Mexique, 1904. Les premières automobiles cahotent au flanc des sierras. Pancho Villa n'est encore qu'un loup maigre. Le petit général Porfirio Diaz s'est emparé depuis si longtemps du pouvoir qu'il ne croit plus aux pronunciamentos.
«Juan, tu es soleil!» dit Inès, adorante. Puis elle lance une menace. Le ranchero sait déjà qu'il quittera l'Indienne. De là à enlever Magdalena! Les retombées sanglantes de ce coup de folie vont pleuvoir, des bouges de San Luis Potosi aux frontières steppiques du Texas.
Quelles fureurs! Et tant d'alcools, parmi lesquels il faut signaler le tequila rose aux senteurs musquées... Pistolero sans complexes, brûle-cœurs, muscles d'acier, Juan Lachez galope sa vie. Les remords l'agacent comme des puces. Les rafales crépitent. Police montée et Guardia Civil enquêtent en ennemies. Deux apôtres de la chirurgie esthétique saisissent successivement l'occasion d'expériences sur le frère du ravisseur. Un gigantesque cavalier alourdi de sa monture, dévalant une pente à contre-procession, catapulte au paradis deux pénitentes.
Où vas-tu, Don Juan? Il affronte seul aussi bien une harde de bisons que les équipes de vaqueros, dépêchées pour le tuer par Miguel, le mari ulcéré. Il s'aligne en mauvais garçon de légende, champion du risque gratuit, dans toutes les épreuves du rodéo de Tihuati – mais c'est sous les yeux des exécuteurs, et d'Inès.
Voici le grand jeu de la chair et de la mort, du rire et de la violence, de bout en bout, sur un rythme fulgurant. Et soudain, dans la touffeur et le tumulte, l'instant du Juge.