Un baiser froid comme la mort est un roman d'amour fou entre un père et sa fille, une passion douce et mauvaise où l'on devrait rire des choses les plus tristes. C'est aussi un roman d'aventures, l'épopée burlesque de quelques Juifs égyptiens de belle naissance, en butte aux souffrances de l'exil et aux démons de leur mémoire, autrement dit des inadaptés à un monde qui les propulse au premier rang de l'Histoire, sans jamais en faire les acteurs. L'action se déroule en Égypte, en Italie, en Israël et en France pendant la guerre d'Algérie.
Paris 1961 : une année à ne pas mettre dehors un apatride! Tobias Del Burgo, père de la très jeune et farouche Mélissa, semble se complaire dans ce qu'il appelle «le trou à la lune», la faillite de toutes ses entreprises. Tobias est un raté magnifique, un rêveur, un faiseur de fables, un homme qui n'aime pas souffrir. Il est beau, candide, rusé. Il sait tromper son monde, se servir des femmes qu'il séduit, non sans les déchirements d'une conscience facilement coupable. Héritier d'une douloureuse hérédité – son père, le Grand Savonnier d' Alexandrie, était un malade de «nationalité aiguë» : un collectionneur d'identités –, il poursuivra par monts et par vaux un rêve noble et dérisoire : devenir «français de France» à n'importe quel prix.