En trois ans, de l'automne 1946 à l'automne 1949, et en dix-neuf numéros, La Revue du cinéma a jeté les bases de la nouvelle critique cinématographique, ainsi que les premiers principes de ce qui allait devenir, peu après, avec les Cahiers du cinéma, ce qu'on a appelé la «nouvelle vague».
Jean-George Auriol, Pierre Schaeffer, Jacques Doniol-Valcroze, André Bazin, Lotte Eisner, Jean-Paul Sartre, Jean Cocteau, Henri Langlois, Federico Fellini, etc., ont contribué à faire naître ce qu'il est banal aujourd'hui d'appeler les «études cinématographiques», de même qu'ils ont réussi à installer le cinéma dans une spécificité que personne ne conteste plus.
Mais surtout, ces critiques ont toujours eu le souci de donner à leurs analyses à la fois une qualité littéraire et une dimension de recherche historique, si bien que cette anthologie est aussi une petite histoire du cinéma d'avant guerre qui ne néglige pas non plus certains aspects proprement techniques : la musique, les costumes, la prise de vues.