Faux numéros
Première édition
Gallimard
Parution
Ce volume se compose de huit nouvelles qui mettent en scène de petits personnages et de petits événements ; on dirait : des personnages et des événements ratés. La forme de la nouvelle est celle qui se prête le mieux à la peinture de tels sujets, par sa brièveté et par la nécessité qu'elle impose de suivre de près, et en se promenant, un seul homme ou une seule histoire. Ainsi ces esquisses ne sont peut-être pas incomplètes puisqu'elles présentent des sujets qui ne mèritent guère que d'être esquissés et qui ont, dans ces limites, l'espèce de plénitude qui leur est propre.
Le premier récit : Faux numéro, met en scène des personnages que le seul jeu du hasard (un hasard téléphonique) jette dans une aventure. Si ce titre, mis au pluriel, peut s'appliquer aux autres nouvelles de ce volume, c'est qu'elles présentent aussi des personnages qui ne sont pas tout à fait eux-mêmes, qui, par impuissance, erreur ou paresse manquent de cette dernière volonté qui mène seule à une existence réelle. Quai d'Orléans-Bastille, c'est l'histoire d'un garçon qui mène deux vies à la fois ; Tué par..., l'histoire d'un autre qui prend peur à l'idée de ce qu'il pourrait être, et qu'il a peut-être été sans le savoir ; le héros de Trop heureux... a honte du bonheur qu'il a pourtant mérité ; celui de Chantage devient lâche par crainte d'avoir à supporter seul sa propre faiblesse ; Ça se fait toujours, c'est la formule même qui condamne et excuse en même temps les gestes que commandent les coutumes. Le petit vieux du Toucan ne sait pas lui-même pourquoi un si étrange objet le conduit seul au bonheur ; Le mendiant n'est pas seulement le portrait d'un lamentable raté ; mais aussi celui de son «bienfaiteur» qui comprend comment on peut être déshonoré pour avoir «commis une bonne action».
Quand on dit d'un homme : «C'est un numéro», on veut marquer qu'il a une personnalité vigoureuse, bien affermie sur elle-même, bien affirmée devant les autres. Voilà qui explique peut-être le titre de ce livre, qui n'est pas qu'un jeu de mots.
Le premier récit : Faux numéro, met en scène des personnages que le seul jeu du hasard (un hasard téléphonique) jette dans une aventure. Si ce titre, mis au pluriel, peut s'appliquer aux autres nouvelles de ce volume, c'est qu'elles présentent aussi des personnages qui ne sont pas tout à fait eux-mêmes, qui, par impuissance, erreur ou paresse manquent de cette dernière volonté qui mène seule à une existence réelle. Quai d'Orléans-Bastille, c'est l'histoire d'un garçon qui mène deux vies à la fois ; Tué par..., l'histoire d'un autre qui prend peur à l'idée de ce qu'il pourrait être, et qu'il a peut-être été sans le savoir ; le héros de Trop heureux... a honte du bonheur qu'il a pourtant mérité ; celui de Chantage devient lâche par crainte d'avoir à supporter seul sa propre faiblesse ; Ça se fait toujours, c'est la formule même qui condamne et excuse en même temps les gestes que commandent les coutumes. Le petit vieux du Toucan ne sait pas lui-même pourquoi un si étrange objet le conduit seul au bonheur ; Le mendiant n'est pas seulement le portrait d'un lamentable raté ; mais aussi celui de son «bienfaiteur» qui comprend comment on peut être déshonoré pour avoir «commis une bonne action».
Quand on dit d'un homme : «C'est un numéro», on veut marquer qu'il a une personnalité vigoureuse, bien affermie sur elle-même, bien affirmée devant les autres. Voilà qui explique peut-être le titre de ce livre, qui n'est pas qu'un jeu de mots.