Suppôts et Suppliciations
Édition d'Évelyne Grossman
Gallimard
Parution
Dernier recueil de textes composé par Antonin Artaud peu avant sa mort, Suppôts et Suppliciations rassemble des éléments apparemment disparates : des poèmes, des récits de rêves, un essai sur Lautréamont, un commentaire de dessin et des lettres. Comme le souligne Évelyne Grossman, «il faut immédiatement renoncer à chercher dans ce recueil une "unité" quelconque de lieu, de temps ou d'action, sur le modèle de la dramaturgie classique. Car Suppôts et Suppliciations est bien un drame, dans tous les sens du terme, la dramaturgie d'un cri de douleur et de révolte qu'Artaud met une dernière fois en scène dans ces pages éblouissantes. Le livre est composé de trois parties (entendons, trois actes au sens théâtral du terme) : Fragmentations, Lettres, Interjections.
Au centre du volume, les lettres envoyées à quantité d'interlocuteurs constituent ce qu'Artaud appelle "le pont d'une correspondance vraie". Elles dessinent la scène centrale sur laquelle se dresse "l'homme acteur", lui Antonin Artaud, qu'on veut empêcher d'être Dieu, d'incarner le corps infini de la création, lui qui inlassablement hurle son refus de la mort, sa haine d'une anatomie où il étouffe, son exécration d'une société qui chaque jour le dévore. Le 13 mars 1946, il écrit à Henri Thomas : "Cet appel est celui d'un poète qui vent aimer les cœurs qui ont bien voulu lui faire l'honneur de l'écouter et de l'entendre, et qui veut par toutes les projections de son souffle leur donner lieu de respirer dans ce monde d'asphyxiés."»
Au centre du volume, les lettres envoyées à quantité d'interlocuteurs constituent ce qu'Artaud appelle "le pont d'une correspondance vraie". Elles dessinent la scène centrale sur laquelle se dresse "l'homme acteur", lui Antonin Artaud, qu'on veut empêcher d'être Dieu, d'incarner le corps infini de la création, lui qui inlassablement hurle son refus de la mort, sa haine d'une anatomie où il étouffe, son exécration d'une société qui chaque jour le dévore. Le 13 mars 1946, il écrit à Henri Thomas : "Cet appel est celui d'un poète qui vent aimer les cœurs qui ont bien voulu lui faire l'honneur de l'écouter et de l'entendre, et qui veut par toutes les projections de son souffle leur donner lieu de respirer dans ce monde d'asphyxiés."»