Les 63 contes que contient ce volume, et dont certains n'ont que quelques lignes, agissent sur le lecteur d'abord par la surprise, puis par l'amusement, enfin par la rêverie ou la réflexion qu'ils suscitent. Ce sont des contes facétieux, sans doute. Aussi des «histoires» comme
on aime à s'en raconter entre amis, mais des histoires d'une qualité toute particulière. Souvent teintés de surréalisme, ces contes sont aussi parfois purement poétiques ou de fines observations des mœurs, ou encore de brèves mais impitoyables satires, ou simplement
très drôles : «lci les yeux sont tellement courants qu'on boutonne les vêtements avec. Les enfants perdent leurs premiers yeux vers l'âge de huit ans, et les mères les portent sur elles où cela est du meilleur effet. Quand un enfant va changer d'yeux, tout le monde fait des paris sur la nouvelle couleur. S'ils sont bleus, il sera dans la marine, bruns dans l'armée de terre. Avec des yeux bleus on peut voir distinctement une bête à bon Dieu à cent mètres. C'est ce qui m'est arrivé. Maintenant. je cherche partout la petite bête.»