Mémoires

, tome I
Édition d'Eugène Forgues. Préface et notes de Pierre Farel
Parution
Eugène d'Arnauld, baron de Vitrolles, est né en 1774. Il appartenait à une famille de robe, ancienne et honorée. Il avait 15 ans lorsqu'éclata la Révolution et se trouvait en Suisse, où il resta, émigré de la première heure. En 1791, il entra dans l'armée de Condé, se distingua à la bataille de Bertzheim (1793), puis se maria en 1795. L'Empire fut pour lui une période d'inaction forcée. Il vécut dans la nostalgie de l'ancien régime, puis, dès qu'il sentit chanceler le trône de Napoléon, il se fit l'agent des Bourbons. Il s'est alors lancé dans l'action et s'est dépensé sans compter pour le rétablissement d'une monarchie légitime, évoluée sans doute, rajeunie, mais intacte dans son principe. Admis dans l'entourage des princes, il a été lui-même un moment aux affaires. Heure par heure, il a pu suivre le développement des deux Restaurations. Il a vu les principaux acteurs du drame, et connu leurs pensées ; lui-même y a joué un rôle non des moins importants puisque à plusieurs reprises il en a presque dicté le dénouement. Il s'est ainsi trouvé le témoin privilégié d'une époque qui marque parmi les tournants les plus curieux de notre histoire. Écarté rapidement du pouvoir, il mourut en 1854.
Ses Mémoires, précédemment scindés en deux ouvrages : Souvenirs autobiographiques d'un émigré et Mémoires et Relations politiques, sont ici réunis pour la première fois en un même ouvrage. Ils comptent parmi les documents essentiels de l'histoire de la Restauration, mais ils sont aussi vivants, aussi variés qu'un roman. Politique, combats, aventures, évasions s'y succèdent sans interruption. Les personnages y sont bien campés, observés avec une finesse qui n'exclut pas toujours l'humour. Les différents ministres de la Restauration, les membres de la famille royale, les courtisans, les maréchaux d'Empire, défilent dans son œuvre, chacun avec son tempérament, ses manies, son caractère. On les sent vivre.
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