Dans cet ouvrage, Spengler étudie les rapports entre les deux phénomènes capitaux du XX^e siècle : le développement de la technique et l'accroissement de la population mondiale. Le destin de l'homme, affirme-t-il, ne peut être compris qu'en envisageant de façon simultanée tous les domaines de son activité. Il esquisse une évolution de l'espèce humaine, depuis son origine, étudie les phases
différentes de la technique jusqu'à l'avènement et la dissolution de la culture machiniste. La conclusion – qu'il est impropre d'appeler pessimiste, car l'auteur se borne à dresser un bilan – est que les privilèges dont jouit la race blanche grâce à la technique vont lui être ravis. Pour les peuples de couleur, la «technique faustienne» n'apparaît pas comme une nécessité intérieure, mais plutôt comme une
arme contre la civilisation des Blancs. La technique machiniste «disparaîtra avec la civilisation faustiennne et, un jour, ses débris seront éparpillés de-ci de-là, oubliés».
Que l'on soit ou non d'accord avec ces conclusions, la lecture d'un tel ouvrage, où se retrouve la fermeté de pensée et la vision prophétique du Déclin de l'Occident, est d'un enrichissement, d'une tonicité remarquables.