«Sous leur forme parfois burlesque, satirique, extravagante, les Kreisleriana nous apportent un système cohérent de pensées, d'observations sur la musique, sur les musiciens, sur le bon nombre de maniaques qui se joint à ceux-ci... Dès 1830, Sainte-Beuve notait que "personne jusqu'ici, ni critique, ni poète, n'avait senti et expliqué à l'égal de Hoffmann ce que c'est qu'un artiste", n'avait su décrire notamment ces "artistes de nos jours, au génie inquiet, à l'œil effaré, mystiques sans foi, génies sans œuvre, âmes sans organe..." Mais l'œuvre critique de Hoffmann n'est pas toute contenue en des tableaux négatifs de la misère
psychologique ou de l'impuissance chez les artistes ; elle est dans certaines idées esthétiques, qui portent sans doute la marque d'une époque, mais gardent Hoffmann une subtilité assez singulière : idées sur l'essence de la musique, sur les rapports de la musique et du drame, de la musique et du fantastique, et sur les rapports des musiciens avec leur art.»
André Schaeffner.