Les Mille Portes est un ouvrage d'un genre difficile à classer : l'intrigue en est policière, mais elle sert de prétexte à un récit
politico-historique d'autant plus passionnant qu'il n'est au fond, que la biographie à peine déguisée d'un véritable héros de légende, le patriote yougoslave Konstantin Kartz, dont le pseudonyme cache une personnalité qui a fait et fait encore couler beaucoup d'encre : Milovan Djilas, compagnon de Tito et de ses partisans aux heures les plus critiques de la résistance serbo-croate et de la Révolution, ex-vice-président du Conseil, encensé puis traîné dans la boue et qui, incorrigible polémiste, a finalement échoué dans les geôles de son ex-camarade de combat où il serait encore...
Par là, ce livre est un document historique précieux ; mais il doit satisfaire aussi les amateurs les plus difficiles de romans d'aventures policières et même d'espionnage, car des secrets d'État y sont en jeu, la mort y frappe sans cesse, un amour émouvant déchirant s'y révèle.
«Les Mille Portes de la Mort par où peut fuir la vie», tel est en fait le thème de ce remarquable livre, dont les épisodes rappellent, en plus «vécu». L'Espion qui venait du froid.