« Qu’elles étaient belles, ces heures-là : nous, les jeunes, nous nous lavions à la pompe tandis que les vieux ou les petits menaient les bêtes à l’abreuvoir, puis nous allions nous changer, parce que, vers le soir, dans les villages de chez nous, c’est toujours un peu fête. »

1948. Nini, Eligio et Milio se lient d’amitié pendant la fête du lundi de Pâques, dans un village du Frioul. Ils se sont rencontrés sous le signe de l’ivresse et se retrouveront plus tard sous celui des illusions perdues : Nini et Eligio reviennent de Yougoslavie, Milio de Suisse. La nostalgie de l’Italie et la faim les ont fait rentrer au pays. Ils participent aux manifestations organisées par les communistes contre les grands propriétaires terriens, remportent une victoire provisoire et vivent ainsi entre joies et drames.
C’est une double chronique que Pasolini nous livre ici — celle des petites gens du Frioul, et celle de la jeunesse, habitée par un rêve imprécis : le rêve d’une chose.