Au début des années soixante, Goffredo Parise se rend pour la première fois aux États-Unis. Dès son arrivée à New York, il entreprend de tenir le journal de bord de son périple américain. Dans des lettres adressées à un ami, il consigne tout ce qu'il voit ou détecte, guidé par un instinct très sûr et par un insatiable appétit de vivre. Au cœur du magma métropolitain, il sent bouillonner, exploser et pourrir tous les mythes, les marchandises, les scories, les désirs de la Babylone d'Occident, capitale de la civilisation de masse. Puis, de motel en motel, son équipée le mène en Floride, en Louisiane, au Texas, au Nouveau-Mexique, à Las Vegas... Un parcours trépidant, coloré, plein de drôlerie et de tendresse caustique.
Quelques années plus tard, Parise traverse à nouveau l'Atlantique : de l'Amérique de Kennedy où l'on rêvait encore de Fred Astaire, d'Esther Williams, de films de gangsters et de cow-boys, il passe aux States des années Watergate et aux graffitis du subway. À travers ce nouvel «itinéraire du regard», entre horreur et fascination, l'auteur brosse un tableau décapant d'une civilisation dont l'absence de racines et la misère morale ne cessent de le hanter.
D'un volet à l'autre de ce diptyque, Odeur d'Amérique allie la saveur des choses vues à la perspicacité de l'analyse, deux qualités éminentes du grand écrivain voyageur.