Du Japon, Jean Lartéguy nous avait rapporté un document bouleversant, Ces voix qui nous viennent de la mer, testament des pilotes-suicide japonais et de toute une jeunesse sacrifiée dans une guerre inutile. Il vient de publier récemment Du sang sur les collines, ce document à peine romancé décrit le drame de toute une jeunesse qui cherche désespérément une raison de vivre, de lutter, de mourir.
Il s'agit encore ici d'un recueil de lettres, mais, cette fois, de tous les jeunes du monde entier morts à la guerre,
quels que soient le camp dans lequel ils se trouvaient, la cause pour laquelle ils se battaient. Le partisan soviétique s'y trouvera à côté du soldat de la Wehrmacht marchant sur Moscou, le monarchiste à côté du communiste, et, par-delà les partis et les frontières, s'échangeront de pathétiques dialogues.
À mesure que nous avancerons dans cette lecture, nous nous apercevrons que tous ces jeunes morts ne se haïssaient pas, n'étaient pas ennemis, mais qu'ils appartenaient à une même patrie, celle de la jeunesse et de l'espoir. Car jamais l'espoir n'est absent de ces lettres, même des plus cruelles, et toutes nous promettent le temps de la grande fraternité.
Ces voix qui nous viennent de la mer, Du sang sur les collines et La jeunesse du monde devant la guerre forment une sorte de trilogie à la gloire non pas de la guerre et de la mort, mais de l'espérance.