«Après la guerre, notre société d'affairistes, profondément défaite comme chacun de nous, ne pouvait m'inspirer que mépris et haine. J'en
regorgeais. Je vivais d'expédients, de mensonges et de rêves...»
Ainsi débute ce petit livre de Robert Valette, qui va nous faire suivre les étapes d'une dure reconquête spirituelle. Sous forme de récits brefs, d'aphorismes lyriques et parfois de poèmes, un homme s'interroge sans complaisance sur sa situation morale dans notre société. Il donne, sur un ton souvent admirable, le tableau d'un homme à un
moment très sombre de sa vie.
Mais cette confession qui commençait par un cri de haine se termine par un hymne d'amour ; car,
dit l'auteur : «il y a quelque part quelque chose d'infiniment beau, d'infiniment bon, d'infiniment vrai». C'est l'espoir le plus enivrant qui s'exprime par ces lignes : «Si Dieu ne peut se voir, Sa Lumière peut être visible, non pas en l'homme, mais à travers l'homme. Aux yeux de celui qui s'est volontairement perdu dans la forêt des hommes, Dieu paraît en l'homme comme le soleil paraît en l'arbre».