Tant de siècles d'histoire qu'on ne les peut dénombrer, car les origines de notre pays se perdent dans le clair-obscur de la préhistoire. Et puis, après la fin des grandes invasions et les partages carolingiens, l'éveil d'une conscience nationale. Faible d'abord, comme un feu qui a du mal à prendre, elle hésite entre la fidélité dynastique et le sentiment d'une patrie commune. Elle s'affirme au cours de la guerre de Cent Ans ; elle s'exprime en Jeanne d'Arc, mais en pleine guerre civile, dans l'opposition entre l'Ouest et le Midi, d'une part, l'Est et le Nord de l'autre. La monarchie n'en vient à bout qu'un moment et tout recommence avec les guerres de Religion. Même après Henri IV et Richelieu le feu couve encore et flambe, à nouveau, avec la Fronde héroïque et folle. C'est l'heure où l'ordre classique de Versailles va s'imposer à la forêt et à l'étang celtiques.