En invitant le grand artiste japonais Susumu Shingu à exposer à Chambord l'année de la commémoration de la naissance du château et de la disparition de Léonard de Vinci, Yannick Mercoyrol a voulu affirmer les connivences nombreuses qui, à 500 ans de distance, relient les deux grands artistes par leur esthétique et leur profond humanisme.
Dans le cadre de l'exposition «Susumu Shingu, une utopie d'aujourd'hui», de grandes sculptures de vent, d'eau et de lumière se sont posées sur le canal et dans les jardins alentour. «C'est un tableau, écrit Yannick Mercoyrol, où le vent anime les formes, leur roulis interrompu par l'accalmie ou ensauvagé par l'orage, de manière parfaitement imprévisible. Un coup de vent comme un coup de dés, au hasard». À l'intérieur du château, des structures hyperlégères se mouvant au moindre souffle composent une étonnante cosmogonie. Les maquettes, les dessins préparatoires témoignent d'une recherche technologique exigeante à la pointe de la modernité.

Depuis «La Caravane du vent» et «Le musée du Vent» déjà réalisés, Susumu Shingu poursuit un vaste projet utopiste dont le point d'orgue est «Atelier Earth», un village écologique mu par les énergies naturelles, tourné vers l'art et ouvert à tous : «Il s'y passera toujours quelque chose d'incroyable, "Atelier Earth" est l'utopie dont j'ai toujours rêvé».