Composé à la suite d'une série de conférences télévisées, Le temps des incertitudes jette un pont entre les conceptions économiques de l'auteur et sa philosophie sociale.
À cet égard, on y trouve décrite l'évolution des sociétés humaines, depuis les âges primitifs et l'ère médiévale, jusqu'à la naissance du capitalisme moderne, aux soubresauts et aux révolutions du monde contemporain. Il y dépeint, tour à tour, l'âge d'or de l'individualisme triomphant, à travers l'œuvre théorique d'Adam Smith ou de Ricardo et dans les formes exubérantes qu'il prend chez les grands capitaines (ou chevaliers) d'industrie du XIX^e siècle américain.
Tandis que se déroule l'entreprise coloniale des grandes puissances européennes, son épopée et sa fin malheureuse, l'idée révolutionnaire de Karl Marx et de ses disciples va bientôt s'incarner en se transformant sensiblement dans le pouvoir de Lénine et des Soviets. En dépit des «convergences» qu'impose notre époque – essor des vastes sociétés financières multinationales, des villes gigantesques – deux mondes, semble-t-il, s'apprêtaient à s'affronter au lendemain de la dernière guerre.
Vers quels destins s'acheminent les peuples, dans l'urgence des tâches qui s'offrent à leurs dirigeants ? Tel est l'objet du dernier chapitre de ce Temps des incertitudes, dont le style imagé, concis, volontiers humoristique vient souligner, en contrepoint, la haute compétence de l'écrivain, de l'économiste et du sociologue.