En 1961 Suzanne Pénière entre à l'Hôpital Lariboisière où elle découvre qu'elle est atteinte d'un cancer à la gorge. On lui enlève les cordes vocales et une partie de l'œsophage, et elle subit une dizaine d'opérations avant de retrouver une respiration et une alimentation normales. Une rééducation est nécessaire pour lui apprendre à parler par ventriloquie. Seule au monde, dès le début de sa maladie elle fait signe à une de ses amies qui, pour l'occuper, pour la raccrocher à la vie, lui demande de tenir un journal. C'est ainsi que ce livre est né.
Suzanne Pénière raconte sa vie quotidienne, ses souffrances, le dévouement des chirurgiens, des médecins, du personnel de l'Assistance Publique, tous les menus incidents de la vie d'hôpital, une visite que lui a faite Brigitte Bardot. Et en même temps elle fait un
retour en arrière et se souvient de sa vie passée.
Originaire du Cantal, après avoir passé son certificat d'études, elle a été placée pendant cinq ans chez une cocotte de l'époque qui s'est retirée dans son village natal. Elle part ensuite pour Paris, entre à l'agence Havas comme secrétaire après avoir suivi les cours du soir de l'École Pigier et devient la maîtresse d'un clerc de notaire. Ils s'installent tous deux rue des Martyrs dans un taudis. Les vacances la ramènent dans le Cantal où elle est heureuse de vivre entre les paysans, les bêtes et la montagne. À la suite d'une courte maladie elle y prolonge son séjour, est tentée d'épouser un berger, mais finit par rentrer à Paris où elle retrouve l'humanité sordide de la rue des Martyrs. Fred, qui la trompe souvent, finit par l'épouser et lui déclare sur son lit de mort qu'elle seule a compté dans sa vie.
Cette histoire d'amour, écrite avec spontanéité, est un bouleversant témoignage qui se lit comme un roman.