Depuis le sommet de l’aiguille du Midi, à 3 842 mètres d’altitude, se dévoile le plus beau panorama des Alpes. C’est aussi le point de départ de la célèbre vallée Blanche, une descente à skis non balisée, longue de 16 kilomètres, unique en Europe. Qui aurait pu imaginer atteindre de si près le cœur même du massif du Mont-Blanc en vingt petites minutes au départ de Chamonix? Sûrement pas le comte Fernand de Bouillé qui, en 1856 et dans des conditions particulièrement difficiles, fit la conquête du sommet sud de l’aiguille. Aujourd’hui, grâce au téléphérique, ce monde de roc et de glace, de silence et d’éternité est accessible à tous. La construction des téléphériques successifs releva d’une aventure exceptionnelle : sur plus de cinquante ans, Français et Italiens s’unirent et réalisèrent de véritables prouesses humaines. Mais l’approche rapide par le câble permit aussi aux alpinistes de créer de nouveaux et modernes itinéraires sur l’aiguille, inventant ce qu’on appelle aujourd’hui la «falaise d’altitude» ou escalade artificielle. Gaston Rébuffat fut le premier qui, en 1956, ouvrit une voie dans la face sud-est, une paroi de granit de 280 mètres. D’autres ont suivi et plus récemment les grimpeurs Michel Piola ou Patrick Gabarrou ont marqué de leurs exploits l’histoire du massif…
C’est l’histoire tant technique que sportive que nous livre ici Agnès Couzy, sans oublier d’autres faits marquants comme les combats qui opposèrent à plus de 3 000 mètres d’altitude Allemands et résistants lors de la Deuxième Guerre mondiale.
Documents d’époque et photographies d’aujourd’hui, souvent inédits, se mêlent au récit et aux nombreuses anecdotes pour nous dévoiler les splendeurs et les secrets d’une aiguille dont la prodigieuse histoire est restée trop longtemps méconnue.