La montagne n'intéresse pas seulement les touristes, les fervents du ski ou de l'escalade. On y rencontre des nuages, des troupeaux, des usines : un paysage vivant, marqué par l'altitude. Peut-on définir la teinte particulière dont se colore la vie en montagne?
Le problème est abordé ici pour la première fois, et il ne pouvait l'être que par un géographe. L'adaptation des hommes à la vie de montagne trouve, sur le globle, des solutions variées. En gros, trois, fort différentes. Une solution alpestre : la montagne appauvrit le laboureur, mais stimule des échanges pastoraux ou démographiques ; migrations souvent bien curieuses. Une solution asiatique, limitée à l'Extrême-Orient : hostile, sauvage, le montagnard vit à l'écart des rizières des plaines. Une solution répandue en Afrique, et dans l'Amérique précolombienne : les hauts reliefs portent les hommes les meilleurs, sur des terres saines, loin des plaines, loin des mers.
Et dans nos montagnes alpestres, que de problèmes passionnants! Celui de la transhumance, de son origine, de ses limites, de ses variétés. Celui des traits archaïques ou exotiques de la vie en montagne. Celui de l'avenir de la vie en montagne.