«À en juger par la date de publication (1947), par l'accueil qui lui est fait - le roman obtient le Prix des Critiques, et connaît immédiatement un grand succès auprès du public -, par l'image même de Camus à l'époque - on n'a pas oublié ses éditoriaux de Combat -, La Peste apparaît comme un point d'achèvement, comme le couronnement d'un écrivain et d'une œuvre parvenus à la maturité, et comme le premier grand roman français de l'immédiate après-guerre.
Il est vrai que La Peste est une somme, qui rassemble l'expérience d'un homme et d'un écrivain, et fait écho à celle d'une génération. Mais il est sans doute vrai aussi que La Peste ne prend sa pleine valeur que replacée dans la succession des œuvres de Camus, dans l'évolution de sa pensée, et éclairée par les écrits qui, dans cette œuvre et cette pensée, lui sont contemporains.»
Jacqueline Lévi-Valensi.