L'okapi, animal qui fut longtemps considéré comme fabuleux, ne se trouve que dans une seule région du monde : la forêt de l'Ituri, au cœur de l'Afrique. Le narrateur, dont le métier est de capturer les bêtes sauvages pour les expédier en Europe, veut mettre à profit le désordre qui règne au Congo pour s'emparer d'un de ces animaux qui ressemblent à une grande antilope, mais s'apparentent à la girafe.
C'est du moins le prétexte qu'il se donne pour se lancer dans une randonnée de 3 500 kilomètres, en compagnie de deux garçons et de deux filles. Il tente surtout d'échapper à la hantise de l'âge, au «vertige gras et moite» des siestes.
Dans la savane, puis dans la forêt équatoriale, deux générations s'affrontent. Le narrateur voudrait à la fois dominer et apprivoiser les jeunes êtres accrochés à lui : Jean-Marie
qui a tué un homme ; Marc, mystique indécis ; Jaja, une épave. Il se débat dans un amour sans issue pour Francine qui a vingt-cinq ans de moins que lui : de nuit en nuit, à chaque campement sous les étoiles ou sous la pluie, il use de violence, de tendresse ou d'érotisme pour se faire aimer. Quand il croira avoir conquis la jeune fille, il la perdra à jamais. Comme l'okapi.
Tout au long du récit, une «seconde voix» intervient pour rectifier ou contredire ce qu'écrit le narrateur : c'est la voix du témoin qui est en nous et que nous ne réussirons jamais tout à fait à réduire au silence.
L'auteur a parcouru plus de 100 000 kilomètres sur les routes, les pistes et les fleuves d'Afrique depuis quinze ans et, comme journaliste, il a été le témoin du drame congolais.