Caverne vorace métamorphosée en giron maternel, le ventre du père Toine, héros de la première nouvelle, incarne l’esprit carnavalesque qui traverse tout ce recueil de Maupassant : le rire moqueur d’abord suscité par ce paysan transformé en poule couveuse devient éclat de joie saluant la naissance de ses poussins. Mais quand la faim creuse les corps, la maternité vécue comme une honte se retourne contre elle-même : dans «La Mère aux monstres», les enfants sont littéralement écrasés par les conventions qui pèsent sur le corps de leur mère enceinte. Cachés dans «L’Armoire», exhibés dans «La Mère aux monstres», les enfants ne font plus signe vers l’avenir et chaque naissance grève le présent.
Ventres énormes, membres oppressés : Maupassant détaille la prose des corps avec la précision du boucher.