D’un côté à l’autre d’une cour, Macaire Alexéïevitch Diévouchkine, fonctionnaire d’une cinquantaine d’années, et Varvara Alexéïevna Dobrossiélova, jeune orpheline placée sous sa protection, s’écrivent presque tous les jours. Très pauvres et sans cesse en proie à la faim, la maladie, la honte et la déchéance, les deux personnages, dont toute la relation est vécue à travers l’écrit, se dévoilent peu à peu dans leurs lettres. Pour eux, écriture et littérature sont le seul exutoire contre le désespoir.
Les Pauvres Gens (1846) est le premier roman et le seul récit épistolaire de Dostoïevski. Celui qui deviendra l’un des plus grands écrivains russes montre déjà ici, avec brio, ce qui fera son succès : l’utilisation de l’art au service de la représentation de la vérité.