Une femme puissante
Texte extrait de Trois femmes puissantes
Parution
« Khady enjamba les corps de ses belles-sœurs étendues sur un second matelas, et bien qu’elle ne souhaitât pas entendre leurs voix railleuses et dures ni voir briller dans l’aube grisâtre leurs yeux sans pitié, que les deux femmes fissent semblant de dormir à l’instant où elle s’en allait vers l’inconnu lui apparut comme un message fatal.
Était-ce parce qu’elles étaient certaines de ne jamais revoir Khady qu’elles préféraient s’éviter la peine de la saluer, de lui lancer un coup d’œil, de lever la main vers elle et de tourner de son côté une paume angélique et brave ? »
Dans ce récit – magistral dernier tableau de Trois femmes puissantes, prix Goncourt en 2009 –, Marie NDiaye déplie, de sa plume ciselée, le destin tragique de Khady Demba, jeune veuve contrainte à fuir son pays, le Sénégal, pour rejoindre les rives européennes.
Était-ce parce qu’elles étaient certaines de ne jamais revoir Khady qu’elles préféraient s’éviter la peine de la saluer, de lui lancer un coup d’œil, de lever la main vers elle et de tourner de son côté une paume angélique et brave ? »
Dans ce récit – magistral dernier tableau de Trois femmes puissantes, prix Goncourt en 2009 –, Marie NDiaye déplie, de sa plume ciselée, le destin tragique de Khady Demba, jeune veuve contrainte à fuir son pays, le Sénégal, pour rejoindre les rives européennes.