Il y aura naturellement des gens pour parler du «cynisme» de Colette Audry ; parce qu'elle a une façon à la fois nette et lassée de parler des choses dont on parle peu, et qui nourrissent pourtant la pensée de tous les hommes et de toutes les femmes. Parce que la tendresse même, dans ce livre, a quelque chose de retenu, de tendu, et presque de dur, et que c'est un visage de la tendresse qui effraye facilement.
Colette Audry est exigeante, et chacun de ses récits témoigne à la fois de cette exigence, – et que cette exigence est vaine. Le symbole, l'évocation, la narration, la légende, – tout lui est bon pour rappeler qu'il doit exister, quelque part, (mais où?) un monde où le courage et la sincérité aideraient à vivre, – et ne seraient pas, comme ils sont si facilement, les causes même de la douleur et de la mort.