La Perte de l'image ou Par la Sierra de Gredos
Der Bildverlust oder Durch die Sierra de Gredos
Trad. de l'allemand (Autriche) par Olivier Le Lay
Collection Du monde entier
Gallimard
Parution
Une jeune femme, à la tête d'un empire financier, quitte un matin sa grande ville d'Europe du Nord pour rejoindre la Manche, région aride et sauvage rendue illustre par Cervantès. Elle veut y retrouver l'auteur qu'elle a chargé d'écrire sa biographie et qui vit retiré là-bas depuis des années.
Chemin faisant, la «princesse de la finance» s'adresse en pensée à son auteur, l'interroge, prévient ses questions, ses remarques, ses objections. Elle évoque sa fille adolescente, indépendante et fugueuse, son jeune frère, en prison pour terrorisme, et son ancien compagnon, loin d'elle depuis des années. Arrivée enfin dans le «palais de gentilhomme campagnard» où vit l'auteur, elle s'installe au coin du feu pour raconter en détail sa traversée de la Sierra de Gredos. L'auteur n'a plus qu'à écrire le roman de cette femme, l'histoire de la perte de l'image - et de sa redécouverte.
Don Quichotte montrait qu'à l'effondrement du monde médiéval succédait l'effondrement de sa reproduction factice ; de même Handke nous dépeint une société moderne parvenue à la fin d'un cycle, sevrée d'authenticité et totalement inféodée à l'artifice. La tâche de l'écrivain, en cet «entre-temps», consiste à frayer la voie, coûte que coûte, vers des images nouvelles et vraies, pour sauver ce qui peut l'être d'une certaine grâce du monde.
Chemin faisant, la «princesse de la finance» s'adresse en pensée à son auteur, l'interroge, prévient ses questions, ses remarques, ses objections. Elle évoque sa fille adolescente, indépendante et fugueuse, son jeune frère, en prison pour terrorisme, et son ancien compagnon, loin d'elle depuis des années. Arrivée enfin dans le «palais de gentilhomme campagnard» où vit l'auteur, elle s'installe au coin du feu pour raconter en détail sa traversée de la Sierra de Gredos. L'auteur n'a plus qu'à écrire le roman de cette femme, l'histoire de la perte de l'image - et de sa redécouverte.
Don Quichotte montrait qu'à l'effondrement du monde médiéval succédait l'effondrement de sa reproduction factice ; de même Handke nous dépeint une société moderne parvenue à la fin d'un cycle, sevrée d'authenticité et totalement inféodée à l'artifice. La tâche de l'écrivain, en cet «entre-temps», consiste à frayer la voie, coûte que coûte, vers des images nouvelles et vraies, pour sauver ce qui peut l'être d'une certaine grâce du monde.