Cinq ménage de cadres moyen ont au centre de ce roman, qu'il faudrait qualifier d'érotique si l'on ne s'attachait qu'à son contenu manifeste, de politique si l'on n'en retenait que le sens, et qui est en fait la description «hénaurme» de la dégradation où le système bourgeois entraîne l'érotisme même : une critique furieuse de la bourgeoisie considérée dans ses rapports avec la vie sexuelle en général.
Lors d'une pendaison de crémaillère chez l'un d'eux, ces pères et mères de famille qui pratiquent encore la prière du soir avec les enfant et chantent des cantiques à l'occasion, découvrent presque innocemment, les alcools et les agaceries des épouses aidant, le jeu de la partouze. À partir de là, avec le sérieux méthodique qu'ils mettent à accomplir leurs devoirs sociaux et professionnels, ils organisent de semblables réunions chez les uns et les autres. La régularité des réunions, leur pauvreté finit par en émousser le plaisir. Un couple de spécialistes est appelé, qui devrait leur enseigner les raffinements derniers. Ce qu'ils aperçoivent de la perversité savante de ces professionnels, la prétention de leur langage, la bizarrerie de leurs accessoires, les indignent (ou les persuadent qu'ils ne seront jamais à la hauteur). Un dernier épisode les conduit au seuil où la recherche de l'excès sexuel ne se distingue plus du carnaval nazi. La morale vaincra, chacun redeviendra époux modèle et bon père de famille en quête de promotion sociale.