L'écrin vert

Trad. du bengali par Saraju Gita Banerjee. Introduction et notes de Saraju Gita Banerjee
Collection Connaissance de l'Orient (no116)
Série indienne
Gallimard
Parution
En Inde on l'a nommé visva-kavi, poète du monde, titre éminemment approprié pour Rabindranath Tagore (1861-1941), dont l'œuvre, tout ancrée dans l'esprit de l'Inde millénaire et dans l'amour de sa terre du Bengale, se situe en même temps dans une perspective universelle. Elle est caractérisée par sa vision de la planète décloisonnée de ses frontières et animée de la compassion de son auteur pour l'humain.
Témoin de l'époque qui voit l'inde entrer en combat contre le gouvernement britannique, et l'Europe avancer vers le désastre de la Seconde Guerre mondiale, Rabindranath en accusera les chocs et les tensions. D'un courage éprouvé, il gardera jalousement sa liberté de plume.
De son œuvre littéraire, ensemble prodigieux de compositions dans les diivers genres connus, et d'autres innovés, seule une fraction a été traduite à ce jour, et ce, à partir des traductions anglaises pour la plupart. L'écrin vert réunit des poèmes choisis dans trois recueils de poésie lyrique de Rabindranath intitulés Allée (Bîthikâ), Bourgeons (Patraputa) et Shyâmali. Composés dans la dernière décennie de sa vie, ils sont traduits ici pour la première fois du texte bengali par Saraju Gita Banerjee.
La poésie de Rabindranath a la simplicité du monde réel et aussi sa diversité, et comme le réel elle est continuellement en mouvement. À l'image des grands fleuves du sous-continent indien comme le Gange et le Brahmapoutre, elle est débordante et vivifiante. Elle veut embrasser le tout, en être la parole. Au cœur de l'instant passant elle cherche à retenir l'éternel. En elle se trouvent mêlées la lumineuse vision des poésies anciennes, la musique des mondes et la danse des corps célestes. Elle est l'écriture de la passion d'un poète en quête du sacré.