Maurice Bedel commence à inquiéter les chancelleries. Zulfu est la quatrième gaffe que commet ce contempteur des mœurs étrangères. On se souvient que les trois premières s'appelaient Jérôme, Fascisme an VII et Philippine. Maurice Bedel gaffe cette fois-ci avec la Turquie.
Il nous conte, dans Zulfu, comment le jeune Ahmed, qui se fait appeler Amédée par goût du progrès, arrive à Paris où il rencontre Mlle Zulfu, fille du député Mahmoud Chukri pacha ; comment Ahmed et Zulfu se trouvent mêlés à la vie des salons politiques et littéraires, puis à la vie de château de notre pays ; comment Ahmed aime Zulfu, qui aime le fils de la comtesse de Villeneuve-Châtillon, laquelle n'est pas insensible aux charmes du jeune Ahmed.
L'auteur étudie, au cours de son récit, les surprises et les déboires, les enthousiasmes et les dépits, que l'Occident fait naître dans l'esprit de ces enfants de l'Orient. Le tout sur ce ton d'ironie qui, s'il a le fâcheux privilège d'enchanter les Français à coup sûr, irrite aussi sûrement les étrangers. Or, comme chacun sait, les étrangers ne demanderaient sans cela, et sans quelques autres choses, qu'à se jeter dans les bras de la France.