Le trait de caractère qui frappe d'abord dans les œuvres de Pourrat, c'est la modestie. De là vient qu'il s'efface si gentiment, et s'oublie, devant les rencontres et les spectacles qu'il nous conte.
De là aussi l'extrême relief que prennent, dans ces pages où l'écrivain se dissimule, l'économiste, le géographe, l'historien, un vieux missionnaire qui rentre des îles Gilbert dans son Auvergne natale, ou tout simplement une veuve, une mère, un vigneron.
L'attention, la minutie, l'amour se transforment insensiblement en un grand pouvoir visionnaire : «En abattant tel merisier, ils l'ont mis de côté, et lorsqu'ils l'ont laissé sécher des années dans son écorce, ils le scient en plateaux et font eux-mêmes leur "caisse", leur cercueil. Totale soumission et sérénité totale. Celle de l'homme qui non seulement a mis sa vie en accord avec l'ordre même de la création, mais qui a senti qu'il y a dans le monde un côté de lumière.»