Valentin, potier dans un village du Berry, prépare une cuisson. Étienne et Pierre, ses amis, viennent l'assister, accompagnés par Jeanne que la vie solitaire de Valentin intrigue. Un amour fait semblant de naître, rêve ou réalité, c'est ce qu'on ne sait pas : la seule réalité, solide et nécessaire, est le four autour de qui tout s'ordonne.
Valentin, davantage que le roman d'un potier, est le roman d'une cuisson, avec ses gestes lents, précis, perpétuels ; avec ses attentes et ses angoisses, ses découvertes et ses joies. Dans notre monde mécanisé, désincarné, il y a quelque surprise, quelque émerveillement à se pencher sur les mystères qui naissent, immobiles, dans le four à bois d'un artisan-artiste.
Ce n'est pas par hasard si Valentin vit dans la solitude : c'est qu'un certain amour de son métier – un certain sens du sacré – nécessite le recueiIlement et le silence. Pas par hasard non plus si Jeanne meuble surtout ses rêves : Valentin possède un domaine qu'il ne partagera avec personne.
Ce roman, d'une grâce et d'une gentillesse tout à fait insolites dans nos lettres, propose encore une morale : c'est que l'amour n'est pas nécessaire au bonheur.