L'usage de la parole s'apparente au fonctionnement de la conscience. L'on ne peut s'interroger sur la première sans que les mille questions qui restent posées à propos de la seconde ne se présentent à la réflexion. C'est ce double courant d'interrogations qui court à travers les études qu'André Rolland de Renéville réunit aujourd'hui sous le titre d'Univers de la parole. Que l'auteur aborde le problème nervalien, ou qu'il cherche à pénétrer le problème qui subsiste derrière les marionnettes d'Alfred Jarry, qu'il analyse tour à tour la grandeur de Léon-Paul Fargue, l'originalité d'Henri Michaux, la pureté de Paul Éluard, c'est chaque fois le drame de la conscience en lutte avec son univers verbal qu'il entreprend de nous décrire.
Au passage, Rolland de Renéville nous présente une correspondance inédite échangée entre Huysmans et Mallarmé à propos de l'élaboration d'À Rebours, et un important texte inédit de Saint-Pol Roux : À l'usage des Poètes Nouveaux.