Collectif
Trente-cinq jeunes poètes américains
Édition et trad. de l'anglais (États-Unis) par Alain Bosquet
Collection Blanche
Gallimard
Parution
Ces trente-cinq poètes, que présente Alain Bosquet, sont tous nés après 1900. Les uns, comme Robert Penn Warren le romancier des Fous du roi, Edmond Roditi, Tennessee Williams l'auteur dramatique, Robert Lowell, sont déjà connus. D'autres, plus jeunes, appartiennent à la «Nouvelle Vague», qui se nomme en Amérique la Beat Generation : Allen Ginsberg, Lawrence Ferlinghetti, Gregory Corso. Tous, à des titres divers, méritent d'être connus – ne serait-ce que pour le témoignage qu'ils portent sur le désarroi profond de la poésie, depuis la Seconde Guerre mondiale.
La Bible, la bombe atomique, la psychanalyse : telles sont, nous dit Alain Bosquet dans sa brillante introduction, les trois hantises du poète américain. Celui-ci n'écrit guère «sans que la première soit ouverte devant lui sur la table, sans que la seconde pende au-dessus de sa tête, retenue par un fiI très mince, sans que la dernière, debout derrière lui, se penche sur son épaule et lui dicte quelques bonnes recettes de bonheur durable».
Alain Bosquet rattache la poésie contemporaine aux États-Unis, qu'il est le premier à nous révéler, aux grands courants de la poésie américaine, depuis Poe et Whitman : si le premier a été peu compris et imité, le second a eu une nombreuse postérité. L'influence des poètes français du Symbolisme et, en premier lieu, de Rimbaud, est également importante, et ce n'est pas sans émotion que nous entendons certains poètes américains, émigrés à Paris et y menant une vie précaire qu'ils ont préférée au confort gothique des universités de Ieur pays, déclarer avec candeur : «Je suis dans la ville de Rimbaud, de Baudelaire, de Verlaine, et cela me suffit.»
L'académisme, la révolte : c'est toujours entre ces deux pôles qu'oscille la poésie américaine. Alain Bosquet ne manque pas de lucidité, ni même de sévérité, envers des œuvres qui ne sont pas toutes promises à la postérité : le talent du traducteur qu'il met à leur service leur gagne, tout au moins, notre attention et notre estime.
On peut dire qu'un tel livre est indispensable pour la connaissance de la littérature et même de la civilisation anglo-saxonne des dix dernières années.
La Bible, la bombe atomique, la psychanalyse : telles sont, nous dit Alain Bosquet dans sa brillante introduction, les trois hantises du poète américain. Celui-ci n'écrit guère «sans que la première soit ouverte devant lui sur la table, sans que la seconde pende au-dessus de sa tête, retenue par un fiI très mince, sans que la dernière, debout derrière lui, se penche sur son épaule et lui dicte quelques bonnes recettes de bonheur durable».
Alain Bosquet rattache la poésie contemporaine aux États-Unis, qu'il est le premier à nous révéler, aux grands courants de la poésie américaine, depuis Poe et Whitman : si le premier a été peu compris et imité, le second a eu une nombreuse postérité. L'influence des poètes français du Symbolisme et, en premier lieu, de Rimbaud, est également importante, et ce n'est pas sans émotion que nous entendons certains poètes américains, émigrés à Paris et y menant une vie précaire qu'ils ont préférée au confort gothique des universités de Ieur pays, déclarer avec candeur : «Je suis dans la ville de Rimbaud, de Baudelaire, de Verlaine, et cela me suffit.»
L'académisme, la révolte : c'est toujours entre ces deux pôles qu'oscille la poésie américaine. Alain Bosquet ne manque pas de lucidité, ni même de sévérité, envers des œuvres qui ne sont pas toutes promises à la postérité : le talent du traducteur qu'il met à leur service leur gagne, tout au moins, notre attention et notre estime.
On peut dire qu'un tel livre est indispensable pour la connaissance de la littérature et même de la civilisation anglo-saxonne des dix dernières années.