Un garçon de vingt-quatre ans, tendre, violent et qui souffre de sa violence. Une jeune fille d'une violence égale, qui veut faire de l'amour une chose trop grande et trop haute pour les forces humaines.
Bonheur des premières rencontres – premières inquiétudes : la jeune femme
veut fuir, prévient le garçon. «Je l'aurai voulu» répond celui-ci. Nouveaux bonheurs, puis malheurs, lassitude, rêves à demi-fous ; refus d'être prudent et refus d'être habile ; rencontre auprès de la même femme de deux rivaux trop pareillement malheureux pour qu"ils puissent se haïr. En quelques mois, le garçon, au bout de ses forces et de sa raison, s'échappe enfin par une rupture brutale. Il déteste tout ce qu'il nomme les prétentions et les extravagances de cet amour – quand un événement imprévu le ramène au doute sur lui-même, hésitant entre le regret
et la rancune.
Singulière conception de l'amour, âpre et gauche, emportée et romanesque ; si l'auteur essaie d'atteindre la lucidité souffrante de Stendhal, sa manière de comprendre les sentiments ne l'apparente vraiment qu'aux Scandinaves – parfois peut-être à Gobineau.