Les œuvres de Félix Fénéon sont groupées ici en quatre parties : ses articles de critique d'art ; ses articles de critique littéraire ; ses «faits divers en 3 lignes» ; quelques contes et reportages . Dans son introduction, qui reproduit le texte de F. F. ou le Critique paru en édition de luxe, Jean Paulhan montre toute la valeur en quelque sorte prophétique de l'œuvre critique de Fénéon : «Il est un homme qui préfère, en 1883, Rimbaud à tous les poètes de son temps ; défend, dès 1884, Verlaine et Huysmans, Charles Cros et Moréas, Marcel Schwob et Jarry, Laforgue et, par-dessus tous, Mallarmé. Découvre un peu plus tard Seurat, Gauguin, Cézanne et Van Gogh. Appelle à la
Revue Blanche, qu'il dirige de 1895 à 1903 – oui, de 1895 à 1903 – André Gide et Marcel Proust, Apollinaire et Claudel, Jules Renard et Péguy, Bonnard, Vuillard, Debussy, Roussel, Matisse. Comme à la Sirène, en 1919, Crommelynck, Joyce, Synge et Max Jacob... Nous n'avons peut-être eu en cent ans qu'un critique, et c'est Félix Fénéon. Cela fait une étrange gloire, hors des enquêtes et des anthologies, hors des académies et des journaux, hors de la vie, comme on dit, littéraire. Cela fait une gloire mystérieuse, qu'il faudrait serrer de prés...»