Deux hommes partagent la même cellule d'une prison, à Paris : Sam, un superbe Noir américain surnommé Blanche-Neige, incarcéré pour entraînement de mineure à la débauche, et René Gendronnet., prévenu de bigamie.
À part les amères critiques d'une procédure pénale qu'ils estiment dépourvue de toute justice, l'idée fixe qui les préoccupe surtout, c'est le problème de la femme, de leurs rapports avec les femmes dans le passé et l'avenir. Le jeune Sam considère la femme comme un instrument de plaisir éternellement renouvelable, éternellement divers, et l'évocation de ses nombreux succès contient déjà la promesse de mille joies qu'il est bien décidé à retrouver après sa libération. Au contraire, l'obsession de René Gendronnet tourne au supplice. S'il a épousé Janine sans oser lui avouer qu'un premier mariage raté n'a pas été dissous, c'est plutôt par distraction ou par souci d'une passion qui l'absorbe tout entier : rendre une femme
heureuse, être heureux par elle.
n attend d'elle une lettre qui ne vient pas, cherchant dans les confidences libertines de Sam des motifs de comparaison, d'excuse, d'espoir. Mais lorsqu'il apprend que le Noir sera libéré et que cette nouvelle coïncide avec l'arrivée d'un message de rupture de la part de Janine, le scrupuleux bigame touche le fond du désespoir.
Sam l'insouciant, Sam le séducteur, un matin, trouve son ami pendu dans leur cellule.
Les relations entre les deux hommes, suggérées avec beaucoup de subtilité, font penser à une équation, à un mystérieux système de compensation. La gaieté et la sensualité sans complication de Sam détruisent peu à peu le trop sentimental René, dans ce décor où la nudité de la cellule et la solitude des âmes se confondent.