Projeté dès 1864, publié en 1871 (l'auteur avait alors 43 ans), ce roman fut écrit à loisir, lors d'une des périodes les plus heureuses de la vie de Meredith. En partie autobiographique, c'est le récit de l'enfance, de l'adolescence et de la jeunesse de Harry Richmond, partagé entre son amour filial pour un père extravagant, poète, risque-tout, beau parleur, perdu de dettes, fantaisiste et imaginatif, et son respect pour son grand-père, riche, sage, solide, un peu terre à terre. Son enfance passée, Harry, devenu jeune homme, sera encore partagé entre son amour pour la belle princesse allemande Ottilia, parée de tous les prestiges de la vieille Allemagne, et son affection pour sa cousine
Janet, dont les vertus, le bon sens, la générosité et l'amour le sauveront finalement. Les scènes romantiques, pittoresques, teintées d'ironie et marquées par le sens profond de l'esprit comique qui, dans l'œuvre de Meredith, domine et tempère les outrances, se succèdent à un rythme ininterrompu.