Au point de vue technique Le printemps des hommes se présente comme une tentative pour créer un genre nouveau. Roman-nouvelles, telle serait l'indication exacte de ce livre qui se déroule comme le roman le plus classique, allant de l'enfance du héros à son mariage. Sous des noms différents, à des âges différents c'est le même homme que nous découvrons. Le roman-nouvelles a permis à l'auteur de réaliser plusieurs des différentes destinées possibles pour le même personnage qui, comme chacun de nous, rêvait de courir le risque de plusieurs vies.
C'est la jeunesse qui est l'héroïne de ce livre ; et, de cette jeunesse, chacune des nouvelles de Raymond Dumay présente un visage différent. La jeunesse est, on le sait, le temps des grandes découvertes. L'homme, dans son printemps, découvre la poésie, et l'amour, et l'appétit de la gloire. Il découvre aussi la guerre, et la mort, et la solitude. C'est l'histoire de ces découvertes que conte Raymond Dumay.
Les lecteurs de L'herbe pousse dans la prairie et de Mon plus calme visage retrouveront dans ce livre les thèmes chers à Raymond Dumay : le pouvoir d'apaisement que détient la nature ; l'enchantement qui naît du travail accompli dans la joie. Ils y retrouveront aussi – qu'il s'agisse des plus terribles spectacles de la guerre et de l'exode, ou d'une journée de gros temps au bord de la mer, – ce ton calme, uni, qui donne leur force aux descriptions de Raymond Dumay.
Le printemps des hommes est l'analyse exacte, et parfois minutieuse, des rapports de l'homme jeune et de l'univers.