Une fillette de treize ans, Renée Lamotte, orpheline de mère, habite un grand domaine de Jurançon. Dans une propriété voisine se trouve ue belle demeure toujours fermée qui a beaucoup excité son imagination d'enfant lorsque ses bonnes, autrefois, lui faisaient le récit des magnificences de ses habitants. Soudain la maison s'ouvre ; une jeune femme y revient avec sa fille, d'un an plus âgée que Renée. Cette jeune femme a été appauvrie par la guerre ; elle est obligée de travailler, mais sa magnificence reste toujours la même dans l'esprit de Renée qui éprouve pour elle une de ces passions fréquentes chez les jeunes.
La passion de Renée la rend aveugle à une évidence qui s'impose bientôt à tous les autres membres de sa famille : l'amour de son père pour cette femme qu'il avait vainement désiré épouser,vingt ans auparavant, et l'amour qu'elle lui rend enfin. L'annonce de leurs fiançailles est le premier drame de la vie de Renée, la fin, peut-on dire, de son enfance, et ce qui l'introduit, pleine de méfiance et d'anxiété, dans le monde des hommes et des femmes.
La ferme de l'ermitage est une éducation sentimentale ; c'est la peinture subtile d'un des moments les plus passionnants et les plus
riches de la vie : le passage de l'adolescence à l'âge adulte. Louise Bellocq l'a traitée en écrivain sensible et sûr.