Ayant fait son droit, Arabelle s'inscrit à Nice comme avocate stagiaire et devient la secrétaire d'un maître du barreau. Celui-ci, Luc Verdal, s'intéresse à l'affaire de Virginie, obtient la révision et en fin de compte un acquittement inespéré. Premier épisode où Arabelle qui vient d'avoir vingt ans dépouille à peine les premiers traits d'une adolescente. Son orgueil, son courage vont maintenant découvrir que commencer la vie n'est pas simple.
Libérée de prison, Virginie, par les soins d'Arabelle, est placée comme brodeuse et dentelière dans une maison de blanc. Pendant ses années de prison, elle a beaucoup regretté, si indigne qu'il fût, l'homme qui lui avait révélé le plaisir. Maintenant qu'elle a échappé à l'hallucination de la solitude, le souvenir cessera de l'obséder parce que des images présentes vont s'y substituer et de quelle manière intense! Virginie est un être prédestiné à l'amour. À l'école, c'est à peine si elle a pu apprendre à lire, à écrire. Elle n'est pas sotte, ni même tout à fait simple. Mais ses pensées claires sont peu nombreuses. C'est sa vie affective qui domine tout en elle et la source en est dans cette charnalité si impérieuse qu'elle ne peut qu'être entièrement innocente.
Comme sa plantureuse beauté attire les hommes on n'a guère à s'étonner qu'elle soit de nouveau séduite. Il y a du reste dans le séjour en prison un intermède brutal et significatif. Arabelle tout en essayant de l'isoler pour son bien, l'a introduite dans un milieu peu favorable aux mortifications. Autour de Me Luc Verdal évoluent quelques amateurs qui, faute d'accéder à l'inaccessible Arabelle, ne seront que trop portés à se rabattre sur Virginie.
Dominique Verdal, frère de l'avocat, est un célibataire de quarante ans, qui les jours où il est fatigué, s'imagine que c'est un malheur de n'avoir pas rencontré la compagne idéale. En attendant, une aussi belle personne que Virginie ne passera pas à sa portée, qu'il n'allonge la main pour la saisir. Mais Dominique, sa première fougue apaisée – fougue d'automne – voudrait bien un peu de repos. Virginie, essentiellement fidèle, tourne au désespoir dès qu'elle ne se sent plus aimée.
Tout cela finirait mal, si Virginie, qui s'est jetée à l'eau, n'était sauvée par un bel officier de marine. Cet homme dissipé, qui abandonne les femmes et les enfants qu'il leur fait, emmène Virginie sur son bateau vers de lointaines destinées, que nous contera le troisième volume.
C'est vers la fin de ce deuxième volume qu'Arabelle ressaissit le premier plan en prenant une décision capitale. Entre les hommes qui la solliciteront, elle choisit bien entendu celui qu'elle aime. Mais celui qu'elle aime est le plus vieux et le plus malheureux, autrement dit, son patron Luc Verdal, âgé d'environ quarante-sept ans. Le deuxième volume s'achève sur la promesse du bonheur d'Arabelle.