Pris un jour de vertige dans la rue, un homme est soutenu par le narrateur qui le fait entrer dans un petit café. Là, cet inconnu lui raconte son enfance et sa jeunesse. Enfance et jeunesse semblables à celles de bien des hommes, mais dont il fait remarquer combien elle évoque le souvenir d'un univers dont aujourd'hui on n'a plus la moindre idée. En ce temps, les hommes avaient la pudeur de leurs instincts, et l'amitié qu'ils avaient les uns pour les autres était réelle, effective. C'est ainsi que son père fut sauvé du désespoir et retrouva la paix de son foyer grâce à l'attention délicate et persévérante de son meilleur ami. Or, aujourd'hui, le même drame est venu frapper cet homme, qui ne trouve que visages fermés et indifférence. Après les temps de fer et de feu que nous avons vécus, toutes les âmes, même les plus fortes, sont dévastées. Tous sont ennemis les uns des autres. Tous sont enfermés dans des obsessions qui ne concernent qu'eux-mêmes. Chacun pense à soi, mais c'est si peu de chose que presque personne ne pense à rien. Tout le monde meurt ; les hommes ne sont plus que des morts-vivants.