Guerre - Louis-Ferdinand Céline
Louis-Ferdinand Céline
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Guerre

Édition de Pascal Fouché. Avant-propos de François Gibault
Collection Blanche
Gallimard
Parution
Parmi les manuscrits de Louis-Ferdinand Céline récemment retrouvés figurait une liasse de deux cent cinquante feuillets révélant un roman dont l’action se situe dans les Flandres durant la Grande Guerre. Avec la transcription de ce manuscrit de premier jet, écrit quelque deux ans après la parution de Voyage au bout de la nuit (1932), une pièce capitale de l’œuvre de l’écrivain est mise au jour. Car Céline, entre récit autobiographique et œuvre d’imagination, y lève le voile sur l’expérience centrale de son existence : le traumatisme physique et moral du front, dans l’« abattoir international en folie ». On y suit la convalescence du brigadier Ferdinand depuis le moment où, gravement blessé, il reprend conscience sur le champ de bataille jusqu’à son départ pour Londres. À l’hôpital de Peurdu-sur-la-lys, objet de toutes les attentions d’une infirmière entreprenante, Ferdinand, s’étant lié d’amitié au souteneur Bébert, trompe la mort et s’affranchit du destin qui lui était jusqu’alors promis. Ce temps brutal de la désillusion et de la prise de conscience, que l’auteur n’avait jamais abordé sous la forme d’un récit littéraire autonome, apparaît ici dans sa lumière la plus crue. Vingt ans après 14, le passé, « toujours saoul d'oubli », prend des « petites mélodies en route qu'on lui demandait pas ». Mais il reste vivant, à jamais inoubliable, et Guerre en témoigne tout autant que la suite de l'œuvre de Céline.

« C’est un miracle. Le mot n’est pas trop fort.
Premier des romans inédits redécouverts en 2021, Guerre est un texte bref, vif, tragique et lubrique, à ranger à côté des chefs-d’œuvre de l’écrivain. […] Il constitue une pièce centrale dans l’immense puzzle littéraire que Céline a obsessionnellement façonné à partir de sa vie.
Un événement. »
Jérôme Dupuis, Le Monde des Livres

« Du pur Céline […] sans doute le plus grand écrivain de langue française du XXe siècle […] : ordurier sans être vulgaire, sensible sans ne jamais effleurer la mièvrerie, écorché sans ne jamais renoncer complètement à la pudeur.
Un livre capital revenu d’entre les morts. »
Marion Messina, Marianne

« Ce texte de 1934 est un chaînon manquant essentiel dans l’œuvre célinienne. […] Guerre est bien un roman, ou un récit autobiographique adossé à des faits réels, remodelés par une imagination délirante. […] Guerre est aussi un document historique, qui montre l’incommunicabilité entre ceux du front et ceux de l’arrière, la désorganisation des services de santé, et un ancien combattant, parmi tant d’autres, profondément traumatisé par la grande boucherie de 14-18 — qui fit vingt millions de morts. »
Gilles Heuré, Télérama

« Un livre viscéral, explosif, outré, qui ne cherche jamais à transformer la boue en or, mais qui n’en constitue pas moins un vrai trésor. »
Grégoire Leménager, Élisabeth Philippe, Vincent Monnier, L’Obs

« Ce texte remarquablement édité par l’historien Pascal Fouché fait figure de « pièce manquante » de l’œuvre. Le roman fait éclater l’étendue de sa vérité sur l’homme, avec son content de boue, de sang, de mort, dans l’inimitable langue célinienne, charriant le même génie littéraire que dans le reste de son œuvre, quoi que l’on puisse penser de l’homme qui en est l’auteur. »
Sabine Audrerie, La Croix

« Céline fait danser les mots dans l’ivresse en se moquant de la grammaire et des conjugaisons, mais jamais du rythme ni de l’efficacité narrative.
C’est du Céline, tout est atroce, mais les femmes se révèlent de fantastiques personnages qui ne s’en laissent pas conter, indépendantes et prêtes au pire. La vie triviale d’un village en héritier de Flaubert et Maupassant mais avec des mots que même un San Antonio n’aurait jamais osés ou trouvés.
Il ne s’est pas relu, tant mieux. Son premier jet dégage l’effet de souffle d’un obus littéraire. »
Yves Jaeglé, Le Parisien

« Mais, comme toujours avec lui, les faits, les lieux, les noms sont transposés et le récit autobiographique mute en fiction. Les personnages les plus minces prennent un relief fantastique, les événements s’agencent en tragi- comédie, l’invention prend le pas sur la réalité, l’horreur côtoie le grotesque. »
Alain Nicolas, L’Humanité

« Guerre est le roman de la survie, ainsi qu’un cri de rage contre la guerre, « la grande boucherie », qui traumatisera moralement et physiquement l’écrivain Céline.
Si Guerre n’est pas aussi abouti que les romans habituels de Céline, les thématiques chères à l’auteur sont bien présentes, comme le pessimisme ambiant, la méchanceté des hommes, la cruauté de la vie. Guerre est donc un livre charnière. Chef-d’œuvre en devenir, matrice d’autres œuvres, il nous livre un Céline « brut », non travaillé, parfois déroutant, souvent émouvant. Par certains aspects, l’écrivain nous invite dans son intimité littéraire.
C’est presque un « négatif » de l’œuvre qui nous est offert et donne une petite idée du travail d’orfèvre de Céline, qui reprenait ses textes sans relâche. »
David Alliot, L’Express

 « Un roman inédit qui mêle violence cru et érotisme noir pour romancer le traumatisme de 14 et le destin du soldat Ferdinand blessé au front. »
Augustin Trapenard, France Inter, Boomerang

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