Un destin, peut-être, conduit quelques hommes à figurer dans les objets du langage une histoire sans histoire, une durée sans durée, un chemin, sans commencement ni fin autres qu'aléatoires, comme ces vagues traces que laissent les troupeaux de la transhumance et que l'on appelle des drailles dans le Midi. Si «chez l'homme tout est chemin perdu», de quelque manière qu'il se perde tout chemin trace au moins la logique de son cheminement. C'est ainsi que, sans qu'une intention d'ordre y préside, les poèmes ici réunis forment une cohérence et «s'acheminent». Vers quoi? Le lecteur le trouvera bien.
On sait qu'en 1960 François Le Lionnais et
Raymond Queneau, avec quelques amis, ont créé l'Oulipo. On trouvera ici un petit meccano poétique qui doit beaucoup aux réflexions poursuivies par l'Oulipo sur les permutations et un art combinatoire.