Ce livre semble commencer comme les romans à l'usage des pensionnats, mais le lecteur est vite détrompé : ce ton sage, ce réalisme discret, voilent à peine la satire aussi tranquille qu'impitoyable de cet «art de faire les mariages» que pratiquent des gens mûrs au risque des jeunes gens.
«Choisir un mari, c'est choisir un caractère», songe Anne Fauvet. Trouvera-t-elle le mari assorti à ce qu'elle pressent en elle de meilleur?
Après la province aux pavés pointus, c'est à Paris qu'elle tente l'expérience.
Volontaire, mais mal armée, coquette, mais pleine de rêves, elle a bien des chances de souffrir. Dans cette vie vaste, remuante, indifférente, elle flotte ; puis elle apprend à louvoyer, à frôler le danger, à l'éviter. Où son énergie cède, la joie de vivre la soutient.
Cœur palpitant mais toujours solide, Anne Fauvet se sauvera ; elle a appris la ruse avec soi-même, et désappris l'égoïsme et l'orgueil.
À la lente et sûre férocité de Toya, la nouvelle œuvre de Marcelle Auclair fait succéder un roman alerte, des coups de griffe gais et divers comme les jeux d'un jeune chat.