La poésie n'existe pas, titre paradoxal pour l'un des poètes majeurs de notre siècle. Mais Montale va nous habituer à d'autres paradoxes : notamment, à reconnaître en France qu'il fut aussi grand prosateur. Des neufs textes ici présents, le premier et le dernier, récits poétiques et humoristiques, révèlent chez le prix Nobel 1975 un brillant conteur. Les sept autres sont autant d'«esquisses» satiriques dans lesquelles l'auteur se montre esprit libre car esprit clair : à travers l'Italie et l'Europe des années cinquante, on reconnaîtra sans peine des traits toujours actuels, croqués en discrètes caricatures où se déploie la finesse malicieuse d'un Montale en verve, journaliste tout à fait exceptionnel.